Avec la crise sanitaire liée au coronavirus, de nouvelles tendances ont été observées en France et dans le monde. Ici, nous décryptons la manière dont a évolué le contexte de consommation et constatons les nouvelles habitudes des consommateurs. Enfin, nous vous présentons quelques acteurs de la Foodtech française tirant profit de cette nouvelle donne.
Un contexte propice aux innovations pour la Foodtech en France
De nouvelles habitudes
Avec l’instauration de confinements et de couvre-feux, les français ont vu leur rapport aux repas et à l’alimentation évoluer. En effet, les citoyens se déplacent moins, passent plus de temps chez eux et n’ont plus l’occasion de prendre leurs déjeuners et dîners dans des restaurants. De nouvelles habitudes se sont donc mises en place au cours de cette dernière année bouleversée par la crise sanitaire. De ce fait, les courses en ligne ont fortement évolué, tout comme la livraison de repas à domicile et les achats direct producteur.
Par ailleurs, la population française a aussi réalisé que la chaîne d’approvisionnement était un élément important : plus la nourriture consommée vient de loin, plus son acheminement est problématique lorsque les frontières sont difficiles à franchir.
Plus de temps pour mieux manger
En outre, un grand nombre de français ont bénéficié de l’élimination du temps de transport domicile-bureau du fait de la mise en place du télétravail, du chômage partiel voire de l’arrêt total de l’activité professionnelle. Ce temps supplémentaire passé au sein du foyer, beaucoup l’ont employé en cuisine. En effet, il semble que la population française ait retrouvé l’envie de cuisiner. Et avec la préparation plus fréquente des repas à la maison, les citoyens font également le choix de se tourner vers une alimentation de qualité. Une réflexion autour de l’origine de ce que l’on consomme est engagée. C’est ainsi que la préoccupation d’une alimentation plus saine et plus durable prend du poids dans l’esprit des français.
Les acteurs de la Foodtech se sont adapté à la crise sanitaire et n’ont certainement pas manqué cette information. En effet, les investisseurs ont financé les start-ups de la FoodTech à hauteur de 2,4 milliards d’euros pour l’année 2020. Cela revient à un budget 6 fois plus important que celui investi dans le même secteur seulement 5 ans auparavant.
Ces start-ups françaises, bonnes élèves de la FoodTech
L’alimentation et les insectes
Ynsect est une start-up française créée en 2011. Elle est spécialisée dans l’élevage d’insectes grâce auxquels elle produit de l’alimentation animale ainsi que des engrais. Grâce à l’acquisition du néerlandais Protifarm en avril 2021, Ynsect se positionne désormais sur le marché des protéines d’insectes à destination de l’alimentation humaine. Depuis sa création, Ynsect a levé 357 millions d’euros. A terme, cette entreprise présente un objectif de production s’élevant à 230 000 tonnes de protéines d’insectes par an
D’autres entreprises innovantes se positionnent dans le secteur de l’alimentation à base d’insectes, c’est le cas d’Innovafeed. Cette autre start-up française a vu le jour en 2016 et a lancé son premier site de production en 2017. InnovaFeed fait de l’alimentation animale et végétale à base d’insectes son cœur de métier. Sur la seule année 2020, l’entreprise a levé 140 millions d’euros. Ce montant permettra la construction dès 2021 d’une unité de production aux Etats-Unis ayant une capacité annuelle de 60 000 tonnes de protéines d’insectes.
Pour l’année 2020, le rapport du Digital Food Lab précise d’ailleurs que la FoodTech française était dominée par Ynsect et InnovaFeed. De 2016 à 2020, le secteur des protéines d’insectes représentait 44% de l’ensemble des levées de fonds.
Le développement soutenu d’alternatives végétales
Le marché des alternatives végétales se présente comme un marché porteur. Cela se traduit notamment par la multiplication par 10 de ses financements en 5 ans.
Hari&Co se définit elle-même comme une start-up food 100% végétale. Cette entreprise française fondée en 2016 veut replacer les légumineuses dans l’assiette des consommateurs français, un des moyens de répondre aux enjeux environnementaux actuels. Dans un premier temps tournée vers la restauration collective et commerciale, Hari&Co s’est orientée vers les GMS dans les rayons des produits surgelés. Et depuis 2020, la marque végétale s’est également positionnée dans le rayon des produits frais. Bien que le contexte de crise sanitaire n’ait pas été favorable au secteur de la restauration collective et commerciale, Hari&Co a tout de même fait de 2020 une année de croissance. Pour 2021, l’entreprise souhaite créer une filière locale de légumineuse basée sur un modèle agricole durable.
D’autres start-ups françaises comme Les Nouveaux Affineurs et Les Nouveaux Fermiers se positionnent sur le marché des alternatives végétales et présentent des croissances très encourageantes.
Toutes ces tendances de consommation constatées en France sont relevées en Europe et dans de nombreux pays tiers. La Foodtech a de beaux jours devant elle et peut-être permettra-t-elle de faire face aux défis actuels.