L’innovation partagée, ça vous dit quelque chose ? Vous avez probablement croisé cette expression en parcourant le web ou en lisant votre journal. Alors, on vous explique ici tout ce que vous devez savoir sur ce modèle d’innovation plébiscité.
Qu’est-ce-que l’innovation partagée ?
L’innovation partagée, que l’on appelle également innovation ouverte ou open innovation, est une démarche impliquant la collaboration d’acteurs divers dans un but de recherche et de développement.
L’innovation partagée trouve son origine, ou du moins sa vulgarisation, dans les incubateurs d’entreprises, les fab labs, les living labs, les pôles territoriaux de coopération économique, … Tous ces lieux et tiers-lieux sont portés par une dynamique d’échanges, de mise en commun des avancées ou encore de partage des ressources humaines ou matérielles. En effet, grâce à l’innovation partagée, il est alors possible d’avoir accès aux savoirs d’experts divers et à des équipements de pointe tout en partageant les charges inhérentes à ces ressources précieuses.
Par ailleurs, il est important de préciser que l’innovation partagée ne se réduit pas à la collaboration entre deux entreprises de même envergure ni à la distinction entre secteur public et secteur privé. Au contraire, l’innovation partagée se caractérise par la mutualisation des ressources d’une multitude d’acteurs. PME, multinationales, établissements d’enseignement supérieur, associations, collectivités territoriales et toute autre organisation souhaitant mettre à profit ses moyens collaborent autour d’un même objectif et sont le reflet d’une véritable intelligence collective.
L’innovation partagée, dans quelles situations ?
Mais alors dans quelles situations les différents acteurs de notre société font-ils appel à cette intelligence collective ? Il est certain que l’innovation partagée peut servir des intérêts divers, économiques, sociaux, environnementaux, à des fins privées exclusivement tout comme dans un intérêt public.
Force est de constater que ce modèle d’innovation a été très largement généralisé pour faire face à l’épidémie COVID-19. En effet, depuis le début de la crise sanitaire liée au coronavirus, on assiste à un échange d’informations entre états, à un effort commun de recherche et d’expérimentation entre entreprises privées et organismes publics. Tout cela se faisant dans un souci de solidarité et dans un but de protection de la santé publique. La crise sanitaire a donc eu un effet catalyseur sur l’innovation partagée.
Cet exemple de collaboration inédite illustre parfaitement le fait que l’innovation partagée est un moyen pertinent et efficace permettant de faire face à des problématiques majeures devant lesquelles l’ensemble de la société est vulnérable. Lutter contre le réchauffement climatique, protéger la biodiversité, sont des enjeux de taille qui pour lesquels l’innovation ouverte semble alors tout à fait indiquée.
Les limites de l’innovation partagée
L’innovation partagée apparaît donc comme un moyen de faire face aux petits et comme aux grands enjeux de notre société. Alors, interrogeons-nous sur les limites de ce modèle vertueux.
Tout d’abord, nous avons établi le fait que l’innovation ouverte est une mutualisation des ressources entre plusieurs acteurs pouvant être de taille différentes. Qu’en est-il lorsque des PME et une multinationale collaborent dans un but commun ? On peut questionner l’idée que l’entreprise la plus puissante ait réellement la volonté de fonctionner d’égale à égale avec des entreprises de moindre envergure. Elle pourrait être tentée d’exercer une position de supériorité au sein du projet commun. Pour que le modèle d’innovation partagée fonctionne, il est donc nécessaire d’exclure tout rapport de domination entre les parties prenantes.
Ensuite, il est évident que la mutualisation des ressources et les efforts de recherche des parties prenantes représentent un coût global et des implications financières pouvant être conséquentes. Cependant, il est impératif de prioriser l’objectif à long terme, de consolider la dynamique entre les différents acteurs et d’écarter la pression du rendement financier à court terme.
Enfin, il est essentiel de noter que l’innovation partagée ne se fait pas sans une transparence maximale sur les échanges d’informations et sur les avancées réalisées dans ce cadre commun. Toute opacité vient s’opposer au concept même de l’innovation ouverte.
L’innovation partagée est donc un concept de mutualisation fort et performant qui permet de relever les grands défis contemporains. Les seules limites pouvant être rencontrées étant celles fixées par des parties prenantes trop attirées par leur intérêt propre. Pensez donc, dans ce cadre là à établir des règles et conditions strictes que toutes les parties respectent. Il est également possible de se prémunir contre le vol ou le plagiat du partenaire en déposant via copyright les idées au fur et à mesure du processus.